Super ligue : le projet réel

Préambule  

Lors de la création officielle de la Superligue articulée autour de douze clubs européens, le nom de l’opérateur bancaire soutient de cette initiative est apparu au grand jour. L’officialisation de la présence de JP Morgan-Chase est un fait de première importance. C’est le signe que le processus avance…

Vous avez dit JP Morgan-Chase ?

L’ensemble de la presse nationale à traité avec un ton léger, le fait que les créateurs  de cette super ligue bénéficiaient du soutien de la banque nord-américaine JP Morgan-Chase. Qualifié par l’ensemble, d’institutions bancaires importantes, parmi d’autres.

JP Morgan-Chase est le résultat de la fusion de deux organismes bancaires nord-américains. JP Morgan Bank et Chase Manhattan Bank. La première est le fruit de la création de JP Morgan célèbre financier de la fin du XIX siècle. À son époque, JP Morgan joue un rôle de premier ordre dans la structuration du capitalisme nord-américain. JP Morgan abrite les opérations des grandes familles issues du capitalisme US, dont les Rothschild. Durant le XX siècle, la descendance de JP Morgan s’affaire à fortifier l’institut bancaire tout en ouvrant son capital aux grandes familles qui constitue le cercle de décision. C’est toujours le cas…

L’histoire de la Chase Manhattan est similaire à celle de JP Morgan. Au début du XX siècle, elle devient la propriété et le centre des opérations de la famille Rockefeller. Au XXI siècle, intervient la fusion naturelle entre ses deux institutions de la finance US. C’est le parachèvement d’un capitalisme consanguin. On est très éloigné d’une banque imposante parmi d’autres. JP Morgan-Chase est le réacteur nucléaire du capitalisme financier outre-Atlantique.

Pour les tenants de cet Outfit, le football en tant que jeu populaire à travers ses clubs est un formidable outil de propagande. Cette enseigne est un trou noir, promoteur de la culture nord-américaine sous toutes ses formes. Un acte affirmé qui repose sur la déconstruction  des sociétés occidentales et asiatiques sur le plan sociétal, ethnique, culturel et économique. Il est donc logique que cette institution de la finance soit sorti du bois pour jouer un rôle de tout premier plan dans cette affaire.

L’irruption de JP Morgan-Chase s’inscrit dans le cadre d’une énième dynamique de recomposition du capital. Le football ne nourrit pas ou peu d’actionnaires de clubs. La faute à un système qui repose sur l’incertitude du résultat. Certes, l’UEFA a fait son possible pour fossiliser les championnats et les compétitions européennes de clubs, mais un accident industriel est si vite arrivé…

La position de l’UEFA

Cette instance administrée par des technocrates n’a cessé de croître en termes de surface économique au fil des années, car  financée par un bon nombre de   multinationales qui gravitent dans le giron de JP Morgan-Chase. Ses administrateurs obnubilés par leur position personnelle ont lâché du lest durant trois décennies, désireux de servir leurs maîtres, de se remplir les poches et vivre sur la bête en promouvant un football de caste. Depuis l’annonce de cette super ligue, L’UEFA s’est érigé en défenseur du football populaire, allant à menacer les clubs félons. De la comédie. Ceferin et ses collaborateurs ne sont en rien opposés aux concepts des ligues fermées et ils n’ont pas les moyens de le faire. Ils aspirent simplement à ce que l’UEFA conserve ses prérogatives sur les compétitions continentales et continue à toucher sa rente annuelle.

La position de la FIFA

Le président de la FIFA à plusieurs missions à accomplir.

1 / Gérer le football de sélection tout en se faisant le devoir de détruire le moule identitaire de ses dernières. Le dernier Euro n’a guère été concluant sur ce thème. Les patrons de Wall Street vont souffler dans les oreilles des asministrateurs de ses officines basé en Suisse.

2 / Reformer le jeu. Depuis trois décenies, la FIFA et l’UEFA  jouent un rôle prépondérant dans le but d’établir un jeu générique, globalisé et uniformisé à l’ensemble de la planete football. Infantino Ceferin et leurs collaborateurs vont continuer dans cette voie, plus que jamais. Éradiquer tous les particularismes est essentiel pour accoucher d’un football “sell to sell”. 

3 / Faire émerger de par sa gouvernance un autre football de club en Europe et dans le monde. La première phase avec la destruction des cultures-jeu et l’identité des clubs est presque terminée. Reste la deuxième phase. Un football de club entièrement contrôlé par un capitalisme de connivence. Une seule solution. Les ligues fermées !

Position de l’UE

Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne, a déclaré que son institution ne pouvait intervenir dans le projet de super ligue européenne. Le fait que JP Morgan se trouve être à l’origine de la création de cette super ligue à régler la question. L’Union européenne, même saisie, n’arbitrera pas cette histoire et elle ne s’opposera pas à la privatisation complète de toutes les ligues nationales. On ne mord pas la main qui vous nourrit …et à qui ils doivent obéissance !

La position des joueurs

La question est réglée. Surpayé au-delà de l’inimaginable, le footballeur professionnel est missionné pour combattre la question identitaire, culturelle et sociale liée au football sous couvert d’antiracisme. Une critique et il est remplacé.

 La position anglaise

Seul le Royaume-Uni était en situation de pouvoir « riposter » à JP Morgan-Chase en mettant à terre cette ligue. Ce qu’ils ont fait…

En fait, les Anglais ne sont pas opposés au processus d’une super ligue à condition que le championnat anglais soit préservé avec la totalité de leurs clubs. On se dirige vers une ligue fermée divisée en deux groupes. Le groupe A composé d’une trentaine de clubs européens, de l’autre le groupe B, une Premier League composé de deux poules de seize clubs. La FA Cup et la League Cup sont préservées. Il existe d’autres formules, mais le processus est enclenché et rien ne l’arrêtera.

Les médias

Agents de propagande. Leur attitude à ne pas prendre parti pour un camp tout en essayant d’expliquer le pourquoi de cette super ligue est un indice. Ils sont en mode orwellien. Préparer le public à accepter l’inacceptable.

Supporterisme

Les supporters qui se rendent encore au stade ont accompagné durant ses trois dernières décennies la totalité des dérégulations qui ont abouti à détruire le football de clubs. Les amateurs ont été chassés des stades, grand remplacé par un public gauchisé. C’est une des grandes victoires de l’oligarchie qui peut continuer à avancer ses pions. Les ilotes tiennent la tribune et alimentent les chaînes payantes.

Le projet réel

La création de cette super ligue s’inscrit dans le cadre d’un vaste plan orchestré par les tenants de la finance nord-américaine. Racheter la presque totalité des clubs de football européens dévorés par la dette pour enclencher le processus de ligue fermée.

Salary Cap, certitude de rester dans l’élite, le tout garantit par des revenus importants pour le compte de particuliers, de sociétés, de fonds d’investissement et de banques qui gravitent dans l’orbite de JP Morgan. Il s’agit d’un marché qui peut rapporter plus d’un 1,5 milliard annuel à l’actionnariat  détenteurs de l’ensemble de ses clubs. La rente n’attend pas !

Les choses se présentent bien…