Reds…dans le meilleur des mondes 3/7

Dans la pétaudière rouge…

En fonction du déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale, le déroulement des compétitions nationales sont interrompus. Pourtant, on continue à jouer dans tout le Royaume-Uni. Les clubs s’organisent, jouent des rencontres amicales, des tournois et des compétitions régionales. La War Cup succède à la FA Cup.

L’effectif du LFC est soumis au besoin de l’armée. Des joueurs sont mobilisés, et  engagés sur des zones de combat. D’autres sont affectés dans des services qui soutiennent l’effort de guerre. Tous les clubs sont soumis au même régime. Durant le temps du conflit, le manager George Kay fait avec les moyens du bord.

Synergie

1945, William McConnell qui a succédé à Richard Martindale à la tête du board d’Anfield se préoccupe du sort des dockers du port de Liverpool. Les assemblées annuelles, les réunions importantes et les votes à main levée se déroulent au Kop Anfield. ( photo du haut ).

À cette époque, McConnell s’enquiert de trouver de nouvelles solutions concernant les conditions de travail des employés du port. Les ouvriers se plaignent d’une  alimentation de mauvaise qualité mise à leur disposition. McConnell  entreprend un séjour à l’étranger pour étudier les modes de gestion en matière d’organisation du travail et tout ce qui se rapporte au secteur alimentaire, sa spécialité. Quelques semaines plus tard, McConnell et ses assistants parviennent à un accord avec les syndicats et les autorités de la ville. Un programme qui vise à instaurer une alimentation adéquate pour les ouvriers du port et des chantiers navals est mis en place, ainsi qu’un  service en continu.

Cet épisode parmi d’autre nous ramène à une histoire non occulté, mais à laquelle les historiens, journalistes et essayistes de toutes sortes charger d’écrire et réécrire l’histoire du club préfère minorer ou ignorer cet aspect central de l’histoire du FC Liverpool. À savoir, le lien étroit de sa gouvernance syndicalisée avec la base des supporters. Cela se traduit entre autres par l’occultation du financement du club durant presque trois décennies.

En 1946, William McConnell propose à ses associées de faire un effort au sujet de l’arrivée de joueurs de valeur du côté d’Anfield. Les membres du board n’aiment pas dépenser l’argent par les fenêtres et le board d’Anfield n’est pas la banque d’Angleterre, surnom du board d’Arsenal. McConnell lance l’idée d’engager deux ou trois grosses pointures et ainsi donner un équilibre et de la qualité à l’effectif, pour être ensuite en position de pouvoir instaurer un turn-over en matière d’achat-vente sur les joueurs clés.

Globalisation du jeu, déjà…

Le conflit terminé, Richard Martindale, William McConnell et George Kay lancent un plan en vue de pérenniser le club rouge dans l’élite du football anglais. La guerre à laisser des traces. L’ensemble des clubs se trouve dans une situation  économique inconfortable.

George Kay tout comme l’ensemble de ses confrères à une approche conservatrice du jeu. Dans un football anglais qui délivre un jeu pauvre, globalisé, encore une vieille histoire, les joueurs de qualité ne sont pas légion. Le football anglais est resté hermétique face aux évolutions apparu en Amérique du Sud et en Europe. McConnell décide de passer à l’attaque.

Le miracle

Durant l’été 1946, le board fait sauter la banque avec l’acquisition d’Albert Stubbins, attaquant du club de Newcastle. Dopé par l’enrôlement de Stubbins et l’arrivée à maturation de Billy Liddell, les rouges font la course en tête du championnat. C’est un match à quatre avec Manchester United, Stoke City et Wolverhampton.

Le sort du championnat se joue au dernier acte. Liverpool se rend à Molineux, l’antre des Wolves. Le vainqueur décroche le titre. Les hommes de George Kay l’emportent sur la marque de trois buts à un. C’est un des titres les plus importants de l’histoire du club rouge.

Prôner l’oubli

De nos jours, Martindale et McConnell demeurent en bonne place dans l’histoire du LFC. Ils ont redonné un brin de vigueur au club rouge, et le plus important, ont réussi à maintenir Liverpool dans l’élite du football anglais durant une période fort délicate, malgré le manque de moyens.

Cependant, leurs nombreux actes à la tête du bord d’Anfield et leurs collusions avec les syndicats restent à ce jour ignorer du grand public. Les historiens, journalistes et dirigeants préfèrent ne pas trop s’attarder sur cette séquence. Vu les faits d’armes de Martindale et McConnell à la présidence du club rouge, on comprend aisément la position des dirigeants et propriétaires actuels issu de l’hyper classe trans-capitaliste. Le tout se résume en deux mots. Prôner l’oubli…