Pulsar des Reds

Gentleman Ray

C’est à l’initiative d’un collectif de supporters lors de l’année 2009 que la rencontre opposant Liverpool et Arsenal dans le cadre du championnat se déroule en l’honneur de Ray Kennedy, ancien joueur de ses deux clubs ou il a laissé son empreinte. L’ex-idole d’Highbury et d’Anfield se bat depuis des années contre la maladie de parkinson sans grands moyens. Kennedy  vit avec sa femme dans un certain anonymat. L’homme n’aime pas le monde des médias et s’est toujours refusé à faire une publicité autour de son cas personnel. Alors que son état se détériore, l’ex-international doit se résoudre à vendre tous ses souvenirs et ses nombreuses reliques pour pouvoir faire face aux dépenses croissantes de sa maladie. Face à cette situation, cinq supporters des Reds, Karl Coppack, Hinds Stephen, Andy Campbell, Robbie Ascroft et Matthew Aton décident de prendre les choses en main en créant une fondation le « Ray of Hope Appeal » au sein du club avec l’aval de Kennedy. Une somme suffisante est récoltée pour pouvoir effectuer des travaux dans sa maison. Son état nécessite des aménagements concernant sa salle de bain. Durant plusieurs années Kennedy avait pu contrôler tant bien que mal sa maladie avant que son état se dégrade.

Première étape à Arsenal.

Jeune, Ray Kennedy travaille dans usine qui fabrique des bonbons et joue en amateur pour l’équipe de Port-Vale. Après une tentative à Stoke City où le grand Stanley Matthews le trouve encore trop juste pour pouvoir intégrer les rangs professionnels, il retourne à la maison. Cependant, un scout d’Arsenal découvre l’oiseau rare. En 1969, Raymond quitte sa petite bourgade pour la capitale du Royaume-Uni. Il joue peu durant cette première expérience chez les pros, mais participe activement à la campagne en coupe des villes de foires et inscrit notamment le but décisif à Bruxelles face à Anderlecht. Ce qui donne au retour, le titre aux Gunners. Dans le onze d’Arsenal, il occupe une position très avancée sur le terrain. Avant-centre d’origine, il glisse légèrement en retrait derrière l’attaquant de pointe. Gaucher, un physique à toute épreuve un excellent jeu de tête doté d’une bonne technique et d’un beau toucher de balle, Kennedy émerge parmi les meilleurs à son poste. Après un retentissent doublé au côté de Charlie George en 1971, les Gunners déclinent en douceur.

Le pulsar des Reds.

1974, Liverpool. Bill Shankly décide de passer la main à son adjoint Bob Paisley pour occuper le poste de vice-président du club, mais avant de transmettre le flambeau, il casse la tirelire des Reds pour faire venir Kennedy à Anfield. Shankly parle longuement avec lui et le persuade outre de signer pour les Reds d’accepter de reculer sur le terrain en jouant dans un rôle de demi défensif sur le côté gauche…

Le vieux druide écossais a du flair, car Kennedy se révèle exceptionnel à son nouveau poste. Aux côtés des vedettes, Keegan et Heighway, il devient un élément incontournable de la formation rouge. Tel Billy Bremner à Leeds, il est de par sa position, le régulateur de son équipe. Avec Kennedy, les Reds passent du statut de très bonne équipe à celle de quasi-intouchable !

La tornade rouge s’abat sur l’Angleterre et l’Europe. Kennedy est souvent le premier défenseur et attaquant de son équipe et si les Reds peinent un peu face à un adversaire, il fait toujours preuve d’un sang-froid qui déteint sur ses équipiers. Élégant et courtois, il ne tire jamais la couverture à lui, néanmoins « gentleman Ray » est le baromètre de son équipe. Doté d’une bonne frappe de balle et d’un sens du but acquis dans sa jeunesse, il score, certes beaucoup moins chez les Reds. Cependant, il inscrit des buts décisifs. En 1981, capitaine des Reds, il marque à Munich en demi-finale retour face au Bayern, le seul but de la partie et permet à Liverpool de disputer une nouvelle finale de Coupe d’Europe des champions face au Real Madrid que Liverpool emporte sur la marque d’un but à zéro.

En équipe d’Angleterre, il joue peu comme tant d’autres joueurs de sa génération. Il connaît l’échec dans une sélection nationale qui marche sans cesse, la tête à l’envers. Ayant dépassé la trentaine et après neuf années de succès ininterrompu à la barre des Reds, il quitte Anfield, car il ne se sent plus au niveau. Il met le cap sur la petite équipe Galloise de Swansea ou John Toshack, ex-Reds et entraîneur du club l’accuse de ne pas se donner à fond. La réalité est tout autre. Ray ne peut plus cacher et maîtriser un mal qui le tenaille depuis quelque temps. Kennedy est atteint de la maladie de Parkinson. La saison suivante, il fait un crochet par Hartlepool. Peu après, il abandonne le football et rentre à chez lui à Port-Vale.

Durant l’après-football, l’homme reste discret. Sa maladie rendue publique, il se contente de collecter des fonds pour la recherche. C’est suite à son état qui s’est détérioré qu’un groupe de fan est passé à l’action en brisant une situation qui avait trop duré. Face à cet appel beaucoup de dons sont parvenus des quatre coins du monde, certain groupe de supporter d’autre club comme Newcastle on fait un geste, depuis son état s’est légèrement amélioré.

You’ll never walk alone, Ray Kennedy.