L’investisseur

Il y a quelque mois, l’entreprise chinoise Rastar Group à racheter le club du Real Club Deportivo Espanyol de Barcelona après avoir acquis  45% des actions du club dans un premier temps puis 50%. Rastar Group est une société spécialisée dans la production de voitures télécommandées et de jeux vidéo. Le président de cette entreprise a repris en mains l’autre club de Barcelone pour la somme de 14 millions d’euros. Il s’est engagé à investir 31 millions pour assainir les finances du club et s’est porté caution sur la dette de l’Espanyol qui s’élève à hauteur de 130 millions.

Ce n’est pas la première fois qu’un investisseur venu d’Asie ou ailleurs arrive en Espagne. Les clubs anglais, belges, néerlandais, italiens font aussi l’objet d’échange et de convoitise. Cet intérêt de ses hommes d’affaires peut paraître suspect puisque l’ensemble s’intéresse aux mécanismes économiques des clubs alors qu’ils ne comprennent rien au football. La culture d’entreprise  qui s’est peu à peu installer dans l’ensemble des clubs européens, à favoriser l’immixtion d’une multitude d’affairistes dans divers championnats. Les petits et moyens clubs sont devenus la cible de vautours pour dissimuler leurs affaires douteuses condamnant ainsi toute forme de politique sportive.

Le nouveau président du club catalan Chen Yansheng n’est pas venu s’installer sur les Ramblas pour déverser des millions dans les caisses du club catalan. L’histoire de l’investisseur étranger est une affaire qui roule. Le club de l’Espanyol va se livrer à une politique de transfert durant cinq à six années. Avec des effectifs pléthoriques, il est désormais facile pour un club de vendre cinq à six joueurs chaque saison et d’acheter le même nombre. Avec une douzaine de transferts par saison multipliée sur plusieurs années on approche rapidement la centaine de transactions, ce qui produit un flot continu de commission et rétro commissions à la chaîne.

Le système est parfaitement rodé, bien des clubs dont le FC  Valence se trouve dans la même situation. Yangshen n’est qu’un opportuniste qui s’invite à la table histoire de profiter ce que le monde du football professionnel peut offrir en terme de visibilité sans réellement débourser d’argent. Il ne faudra guère de temps à l’investisseur asiatique pour amortir l’achat du club et de liquider la moitié de sa dette. Une fois cela accompli, l’actionnaire chinois n’aura plus qu’à se défaire du club en le revendant tout en empochant une jolie petite plus-value.

Jadis le club de l’Espanyol était la propriété de ses socios, ils seraient temps pour ses supporteurs de reprendre le destin de leur club en main une fois pour toutes sans oublier l’essentiel, se débarrasser des opportuns toujours à l’affût pour promouvoir leur business quitte à déplaire aux responsables en charge du football professionnel ibérique et aux politiques malgré la loi sur le financement des clubs professionnels voté en 1992 par la majorité socialo-marxiste qui interdit aux supporters à l’exception de quatre clubs, de pouvoir dirigé le club qu’il supporte a travers un directoire élue par les adhérent du club.