Le Texas Stadium et le concept aréna
1971, Clint Murchison jr, Tex Shramm et le maire d’Irving R Dan Matkin, surpervisent la fin de la construction du Texas Stadium
C’est vers le milieu des années soixante, suite à l’inauguration de l’Astrodome de Houston, une arène multi-sport entièrement couverte que le Oil-men Clint Murchison Jr, propriétaire de la franchise NFL des Dallas Cowboys et Tex Shramm, manager général de la formation texane entérine la construction d’une future enceinte. L’équipe des Dallas Cowboys utilise le vénérable Cotton Bowl, mais vu la demande et la température ambiante, la nécessité de construire un stade high-tech est devenue une nécessité.
D’emblée, Clint Murchison Jr s’oppose à l’idée de partager son futur jouet avec la franchise de baseball des Texas Rangers. Les architectes se mettent au travail pour concevoir une arène dédiée uniquement au football US. Plusieurs projets sont étudiés. C’est le dessin de l’architecte A.Warren Morey qui retient l’attention de Murchison Jr. La construction démarre en 1969 et s’achève au début de l’année 1971. Entre temps, des modifications sont réalisées dont la plus importante. L’ajout d’un toit rétractable. Le projet est finalement abandonné, car l’armature générale n’est pas assez solide pour supporter un tel poids, sans parler du prix énorme d’une telle réalisation. L’édification du Texas Stadium a coûté la somme de 35 M$. L’équivalent de 220 M$ de nos jours.
La construction se caractérise par un premier niveau creusé en terre surplombée par deux niveaux de loges circulaires. Un deuxième niveau de gradins est apposé, le tout recouvert d’une toiture. Le Texas Stadium fait sensation, car il colle avec l’image de la franchise de Dallas. Moderne, antithèse des formations du Nord-Est du pays. Le Texas Stadium se caractérise aussi par l’utilisation d’une pelouse synthétique. Malgré la réalisation de plusieurs stades, le concept Arena n’est pas repris par les propriétaires des franchises NFL. Seule la ville de la nouvelle Orléans se dote d’une enceinte – Super Dôme – plus ou moins similaire et couverte entièrement.
2009, après seulement trente-huit ans de bons et loyaux services, le Texas Stadium est fermé, puis en partie détruit et dynamité. Jerry Jones, propriétaire de la franchise texane inaugure une nouvelle arène au dessin similaire édifié dans la localité d’Arlington.
Vers la fin des années 80, les dirigeants du club de l’Ajax d’Amsterdam et les administrateurs de la ville se mettent d’accord pour édifier une arène dans la zone aménagée du Bijlmermeer. Le club amstelldamois signe un bail de longue durée avec la municipalité propriétaire du stade. La construction reprend le dessin du Texas Stadium, la réalisation de l’Amsterdam Arena déclenche une frénésie en Europe et dans le reste du monde. Des dizaines de clubs et de municipalités reprennent le concept pour édifier de nouvelles arènes.
Le concept Arena est né aux USA, car le football US et le baseball sont des jeux séquentiels. Ce qui permet au public d’aller et venir, de s’absenter sans trop rater et perdre le fil d’une rencontre, alors que le football se joue sur deux mi-temps de quarante-cinq minutes, sans interruption. Le concept Arena est le produit de l’expression culturelle que dégage le football US ou dans sa version plus petite, le basket et le hockey sur glace, mais ce type de construction est inadapté pour le football.
De nos jours, ce concept continue à proliférer en masse. Lors du dernier Euro, la France à multiplier à travers des sites choisit à la périphérie des villes – Lyon, Lille, Nice et Bordeaux – ce type de dessin. Le concept Arena répond au besoin d’un public familial, dans un pays qui ne possède pas de culture football. Ce qui explique cette constance d’un public volatil.
La généralisation du modèle Arena est le fruit d’une logique. Les élues n’aiment pas le football, car ils pensent à tort que le jeu le plus populaire du monde est un enjeu. Ils préfèrent sponsoriser cette entreprise de renonciation culturelle par calcul, et par peur d’une passion à laquelle ils sont étrangers. Ce qui accouche d’installations multifonctionnelles qui n’ont aucun rapport avec le football.
Le concept Arena n’est pas prêt de voir la fin. Il va continuer à se répandre dans l’hexagone, dès qu’un club mineur arrivera à s’arrimer durablement en L1…