Le coach

Depuis la fin des années quatre vingt, le football est confronté à de multiples mutations sur le plan social économique et juridique. Dans ce vaste chamboulement, on note l’apparition d’un nouvel acteur du jeu. Le coach !

La médiatisation de l’activité football et l’introduction de la culture d’entreprise dans les clubs de football a redéfini le rôle tenu par l’entraîneur au sein d’un club. L’histoire du football témoigne de l’importance du technicien dans l’évolution du jeu. Il est à l’origine des différents schémas tactiques et style de jeu qui ont proliférer à travers les continents, quitte à franchir les frontières de l’inconnu. Les entraîneurs novateurs séparés en deux camps ont toujours procédé de la manière suivante.

Autonomie et contrainte

Les premiers ont pris en compte l’autonomie créatrice et les disponibilités techniques et physiques des joueurs pour exploiter leurs qualités d’ensemble à travers un concept de jeu. Les deuxièmes ont opté pour une feuille blanche. Adoptant un système de jeu contraignant ne laissant guère de possibilité aux joueurs de s’exprimer pleinement sur le plan individuel. Sur ses deux propositions s’est écrite l’histoire du jeu  en Amérique du Sud et en Europe durant la majeure partie du vingtième siècle.

Avec l’arrivée en masse de tous nouveaux investisseurs dans le monde du football en lieu et place d’actionnaires pourvut d’une certaine culture club, le technicien a perdu tout pouvoir. Le coach s’est peu à peu substitué à l’entraîneur, figure maîtresse de ce nouveau postulat du football moderne. Le coach n’est pas un théoricien du jeu. Sa fonction et de tirer le meilleur d’un groupe de joueurs mis à sa disposition, le tout noyé dans un jeu globalisé. Quant aux anciens joueurs vedettes reconvertit dans le rôle de coach, ils ont abandonné toute forme d’idée et d’indépendance par rapport à l’exécutif. Il n’est pas question pour cette nouvelle élite du football de franchir la frontière en matière de jeu. Ils sont trop soucieux à défendre un système qui en a fait des millionnaires et par extension leur bienfaiteur.

La codification du jeu

Le jeu est cloisonné dans des schémas prédéfinit avec comme objectif d’empêcher toute forme de créativité de s’exprimer. C’est l’application de la culture d’entreprise dans le football. Le refus d’accepter l’idée de perdre consiste à nier l’essence même du jeu. Ils appellent ça, “la culture de la victoire”.

Le coach est omniprésent dans les disciplines US – Baseball – Football US – Basketball et Hockey sur glace. Ses jeux ont tous un point commun. Il repose sur des phases de jeu séquentiel. Ils sont basés sur le rendement des joueurs et génèrent du chiffre. Le football de par son expression n’a aucun rapport avec ses disciplines. C’est un jeu libertaire, sauvage qui fait appel à l’instinct des acteurs du jeu. Or, les instances qui dirigent le football à travers les fédérations, médias et clubs ont imposé cette idée de football codifié pour générer de la statistiques, synonyme de productivité et de rentabilité. Il faut tuer celui qui part un seul coup de pied, un dribble,  peut tout foutre par terre.

La robotisation, la soumission, l’infantilisation des joueurs demeurent l’aspect le plus marquant de cette intromission calviniste dans le football. Le coach fait office d’intermédiaire entre les joueurs et l’actionnaire. Intronisé cadre supérieur, il gesticule, reste debout sous l’œil des caméras durant toute la partie. Il est celui qui établit la tactique qui met les joueurs à leur place et définit durant la rencontre les orientations à prendre – comprenez le coaching -. Le coach désormais incontournable n’est que l’ultime farce opéré par le système dominant dans l’optique de faire d’un football surmédiatisé et surexploité, un outil efficace en matière de manipulation des masses et d’imposer à l’ensemble des nations, un football globalisé et industrialisé. Pour l’intérêt d’une élite.

Celle des clubs oligarques qui participent à la Champions League et qui ont « écrit » l’histoire du football européen à partir de 1956. Clubs outil du grand capital, symbole de la démocratie bourgeoise et libérale, ayant promeut un football de classe construit sur la violence, la rapine, la triche et la corruption, le tout couvert par l’Uefa, satellite de l’Union Européenne.