Independiente et la Lune
Le club omnisport argentin de l’Independiente d’Avellaneda, à Buenos Aires, est connu pour être le roi des coupes, sept Copa Libertadores à son actif. Pour son public, sa relation forte et animée avec son voisin le Racing et une pléiade de joueurs qui ont intégré et fait briller l’albiceleste depuis un siècle. Et puis, il y a la lune…
Genèse de l’histoire
C’est une histoire connue des supporters du club rouge et des Argentins, néanmoins elle n’a jamais réellement dépassé les frontières du pays. C’est dû à la volonté d’Hector Rodriguez, un dirigeant du club en charge de tout ce qui touche à l’aspect culturel du Club Atletico Independiente à cette époque que l’on doit cette histoire.
Un pays sous influence
Vers la fin des années soixante, l’Argentine traverse une période agitée de sa jeune histoire. Cette situation fait suite à une série d’évènements qui a plongé le pays dans la régression. Le pays vie sous le joug de régime militaire qui se succède les uns après les autres depuis le renversement de Juan Perón et son régime. Après une séquence qui a vu sous les présidences de Juan Perón, l’Argentine acquérir une forme d’Independence et d’autonomie face au puissant et omnipotent voisin nord-américain, le pays est revenu graduellement dans le giron de Washington.
Les ambassadeurs nommés par Washington assument un droit de regard sur la politique intérieure et extérieure du pays, néanmoins, l’Argentine reste la chasse gardée de David Rockefeller, président de la puissante Chase-Manhattan Bank, une enseigne bancaire que contrôle sa famille.
Durant cette période, le banquier new-yorkais fait la pluie et le beau temps sur l’Argentine. Rockefeller se livre à l’éradication du justicialisme et Perón du pays et apporte bien plus qu’un simple soutien aux dictatures militaires d’extrême droite qui se succède à la tête du pays, elle-même soutenu par les bourgeoises comprendore et cosmopolites. Enfin, il finance aussi l’opposition factice, la gauche et l’extrême gauche à travers ses différentes composantes socialo-marxiste.
Le projet
Alors qu’Armstrong et des personnalités de la NASA sont en tournée en Argentine pour vendre la mission Apollo. Hector Rodriguez dirigeant du club de l ’Independiente fait part à des contacts qu’il possède au sein de la diplomatie nord-américaine d’un projet qu’il souhaite voir se réaliser. Rodriguez est au courant que lors de leur mission les astronautes d’Apollo XI vont emmener un tas d’objets divers pour les déposer à la surface de la lune. Hector Rodriguez propose à ses interlocuteurs qu’un fanion du club de l’Independiente accompagne les astronautes d’Apollo XI dans leur mission et que ce dernier soit laissé sur le sol lunaire, instaurant ainsi une relation d’amitié entre le club rouge et la NASA.
Malgré la position de Rodriguez, et c’est de loin l’aspect le plus important de cette affaire, le club d’Avellaneda de par son comité directeur n’étaient en rien mandaté par le régime de Juan Carlos Onganía. L’ensemble des comités de direction des clubs était le fruit de gouvernance hétéroclite. Bien des dirigeants en charge des clubs étaient soit dans le giron des différentes dictatures militaires ou bien éloignées ou non alignées à ces derniers. Après une première entrevue, Rodriguez propose son idée au directoire du club. Il trouve rapidement des alliés et son projet est approuvé par le conseil d’administration d’Independiente.
Il n’en demeure pas moins que cette initiative sonne comme une sorte de rapprochement entre les deux pays au travers d’un club de football éminemment populaire en Argentine et récent double vainqueur de la Copa Libertadores.
Hector Rodriguez accompagné par Boris Lisnovsky trésorier du club rouge se mettent au travail. Les deux hommes sont reçus quelque jour plus tard à l’ambassade des États-Unis et rende compte de l’avis de leur comité de direction. Les représentants de la diplomatie nord-américaine approuvent cette position. Lors d’une nouvelle entrevue, Rodriguez et Lisnovsky offrent des présents, dont un kit d’équipement complet aux couleurs du club pour les enfants de la mission Apollo. Enfin, les trois astronautes sont nommés membres honoraires du club de l’Independiente. Boris Lisnovsky signe les cartes qui arborent le matricule 80 399 pour Buzz Aldrin, 80 400 pour Neil Armstrong et 80 401 pour Michael Collins.
El Rojo sur la lune
Durant les quelques heures qu’ils passent sur la lune, Armstrong et Aldrin au milieu de leurs expériences scientifiques sortent de grandes pochettes du Lem. Elles contiennent des lettres, photos et des talismans. Au total, 106 objets sont déposés à proximité du site d’alunissage, dont un rameau d’olivier en or, symbole de la paix et le fanion de l’Independiente.
Ce fait a été contesté par des gens qui ont décrypté la mission d’Apollo XI en détail. Mieux encore, Armstrong en a rajouté en déclarant ne plus se souvenir s’il avait laissé ses objets sur la lune. néanmoins, ses pochettes ont bel et bien été déposées sur le site d’alunissage d’Apollo XI, car il fallait vider les casiers du Lem pour entreposer les roches lunaires ramenées sur terre par les astronautes.
Épilogue
Sollicités de toutes parts, fatigués, les astronautes sans Aldrin retenu par ses obligations militaires effectuent le voyage à Buenos Aires au mois d’octobre, soit quatre mois après leurs exploits. Neil Armstrong et Michael Collins ne visitent pas les installations du club de l’Independiente, leur visite est ramenée à 24 heures. À peine atterrit, ils rejoignent directement l’hôtel Alvear. Le lendemain ils se rendent à la Casa Rosada pour rencontrer le président Juan Carlos Onganía, puis à l’ambassade des États-Unis. Sous le regard du chef de la diplomatie nord-américaine John Davis Lodge, vedette de cinéma dans les années vingt et trente reconvertie dans la politique, Armstrong fait un discours. Durant son allocution, l’homme qui a marché sur la lune n’oublie pas de remercier Hector Rodriguez, présent parmi les invités dans la salle de réception. « Comme tous les objets que nous avons emportés, le fanion de l’Independiente nous a porté chance ».
Enfin, si…