La photographie est un art par Carlos Moskovics
1940, Rio de Janeiro. Carlos Moskovics photographe âgé de vingt-quatre ans se rend avenue du General seavariano ou se trouve le complexe sportif et le stade de football du club de Botafogo.
Moskovics connaît déjà les lieux, néanmoins il vient en sa qualité de professionnel de la photographie. Moskovics est envoyé par le studio Rembrandt pour réaliser quelques photos pour le compte d’un magazine. Le jeune photographe tire le portrait d’un tas d’athlètes qui fréquente le club du Botafogo. Nageuses, barreur, volleyeuses, footballeurs….
Moskovics est né en Hongrie, cependant ses parents immigrent au Brésil alors qu’il est enfant. Le jeune Carl qui devient Carlos ne tarde pas à s’adapter à la vie locale. Carlos Moskovics se familiarise avec la langue portugaise et devient un Carioca jusqu’au bout des ongles. Adolescent, il découvre la photographie qui devient sa passion puis son métier. En quelques années, il se taille une réputation dans tout Rio. Moskovics aborde tous les domaines, paysages, théâtres, buildings, scène de la vie quotidienne…
En 1946, il fonde son propre studio. Durant des années il photographie la société brésilienne dans son ensemble. Artistes de music-hall, acteurs et actrices, journalistes, peintres, écrivains, architectes… Son travail en fait un photographe de réputation nationale et internationale.
En fonction de l’importance que revêt le football dans la société brésilienne Moskovics se penche sur la question. Il fait la connaissance de Nelson Rodrigues, la plus grande plume du pays qui l’initie aux coutumes du football local. Nelson et Carlos resteront amis pour la vie.
Passionné de football, il suit le club de Botafogo, principalement. Sur place, il découvre celui qui va devenir son modèle. Un jeune joueur âgé de vingt ans. D’emblée Moskovics est fascinée par la grâce, la technique et la dégaine du jeune homme. Il tient sa star…
À cette époque, Heleno de Freitas n’est pas encore un joueur de grande renommée. C’est une promesse. Trois années plus tard, il est le symbole du football carioca et le joueur le plus adulé du pays. Moskovics et de Freitas se lie d’amitié. Ainsi commence une collaboration fructueuse entre le jeune photographe qui monte et le phénomène du football brésilien. Un jour de 1942, Heleno qui a pour habitude de s’entraîner tout seul certain après-midi au stade Severiano invite Moskovics pour faire une série de photos.
Moskovics l’observe. Heleno évolue sur le terrain balle au pied à la recherche de nouveaux gestes. Moskovics intervient mitraille la jeune vedette…
Les clichés publiés dans la presse locale font sensation. Aucun footballeur n’avait été photographié de cette manière, encore moins en Europe.
Avec les années cinquante, Moskovics est au fait de sa gloire. Il continue inlassablement de mettre sous pellicule sa ville d’adoption. Il est sollicité en permanence pour mettre Rio en valeur lors de manifestations de grandes importances.
Après avoir passé cinquante années à capturer Rio sous toutes ses formes, Carlos Moskovics s’éteint en 1988, laissant un travail considérable. La collection Moskovics comprend plus de 150 000 clichés…
Heleno de Freitas