Fin d’une figure du néoliberalisme
La nouvelle est tombée au point de surprendre tout le monde. L’entraîneur français du club d’Arsenal a décidé de mettre fin à ses fonctions à la tête du club qu’il dirigeait depuis vingt-deux ans. En quelques heures, l’information a fait le tour du football européen. Les louanges ont tout à coup succédé aux violentes diatribes qui étaient portées à l’encontre du coach alsacien ses derniers temps.
Je l’ai dit par le passé et je ne vais pas changer d’avis maintenant. Wenger a été une source de réflexions intenses sur ce qui était en train de se produire dans le monde du football et du sport dans les années quatre-vingt-dix. Wenger restera à jamais celui qui s’est introduit dans mon univers pour me signifier que tout ce que j’avais appris à découvrir allait disparaître.
Mondialisme
Polyglotte, séducteur, élégant, intelligent, Wenger est un authentique produit de la nouvelle classe mondialisé. Le coach alsacien est le cadre supérieur dont avait besoin le board d’Arsenal pour entamer sa révolution libérale.
Face aux mots culture, repère, traçabilité, identification, le libéral sort son flingue ! Et Wenger n’a cessé de le sortir durant les dix premières années passées à la tête du club londonien. Détruisant et effaçant tout ce qui avait été fait en un siècle dans ce club. Initié à l’idéologie mondialiste – à ne pas confondre avec la mondialisation – il n’a cessé d’utiliser la dialectique putride des petits agents du mondialisme pour vendre ce nouvel Arsenal sans oublier de culpabiliser et de traiter de rétrograde, tous ceux qui se sont refusés à épouser sa ligne. Wenger restera une des têtes de gondole de cette révolution néo-bourgeoise qui a dévasté le monde du sport et du football.
L’identité est un défi au temps. Il est normal que Wenger ait produit son forfait en Perfide Albion. Après des années de thatchérisme, les couches populaires n’ étaient plus en capacité de défendre ce qui restait. Le football !
Une de ses actions aura consisté à délaisser le mythique stade d’Highbury jugé trop vétuste pour accueillir les nouvelles classes aisées. Mais le plus important reste d’avoir signé la fin du jeu britannique salué mille fois par les médias tricolores. Je ne savais pas que le jeu pratiqué par les clubs anglais était indigne du football. Deux ans avant son intronisation en tant que manager général, Arsenal et son style épouvantable avaient battu le club italien de Parme en finale de la Coupe des vainqueurs de Coupes.
Césure dans le jeu
Wenger, c’est la féminisation du jeu. Exit les duels dans les airs, les transversales, les contrôles poitrines, les déviations en jouent à 100 à l’heure, les tacles bien saignants, un rythme soutenu, le jeu de tête…
En matière de football, l’alsacien est synonyme de césure dans le jeu ! Quand il s’agit d’aborder le cas Wenger, les nouveaux élus du PAF parlent de modernisme. Aucun doute. Ses abrutis ont été à la bonne école !
En bon néolibéral, Wenger n’a produit que du vent au point d’avoir fait d’Arsenal, un club ridicule sur la scène européenne.
Certains me trouveront sévère envers le coach alsacien, mais pourquoi devrais-je éprouver une forme d’empathie pour un homme qui a participé activement à détruire un siècle de construction sociale et culturelle dans le football pour remplacer le tout par du factice, au point de faire école ?
Ses derniers temps, le coach alsacien a fait preuve de beaucoup d’énervement. Ce comportement est lié à son âge. Dans un avenir proche, Wenger devra se contenter de regarder le football en tribune, entre une Champions League fermé et une Coupe du Monde des clubs quasi fermé, le football de demain. Celui qu’ il a tant œuvré à mettre en place !