Equalizer identitaire

Depuis la saison dernière, la franchise NFL des Washington Redskins a perdu son patronyme au grand dam de la majorité de ses fans. Consultés pour l’occasion, ses derniers n’ont toujours pas rebaptisé la formation qu’ils soutiennent. Les administrateurs de la NFL ont donné deux saisons aux supporters et au propriétaire de la franchise de la capitale fédérale pour trouver un nouveau patronyme.

Genèse d’une déroute

Au milieu des années quatre-vingt-dix, les Washington Redskins changent de main. Jack Kent Cooke, propriétaire de la franchise depuis plus d’une vingtaine d’années disparaît et lègue sa holding à ses enfants issues de plusieurs mariages. Néanmoins il est stipulé dans son testament que les Redskins doivent être cédé et l’argent de la vente, versé à sa fondation. Les héritiers font grise mine et font faire un audit pour connaître la valeur de la franchise.

Les enfants Cooke trouvent l’argent nécessaire auprès des banques en hypothéquant la société immobilière qui détient le Chrysler building à New York pour conserver les Redskins. Alors que les gens de la NFL donnent leur accord, un acheteur se fait connaître au tout dernier moment. Le candidat à l’achat de l’équipe de la capitale est Dan Snyder, un homme d’affaires spécialisé dans les parcs d’attractions. Snyder loin d’être en mesure de pouvoir acheter la franchise trouve l’argent auprès notamment d’une filiale de la Société Générale et fait une offre supérieure à celle des enfants Cooke. Dès lors, une bagarre éclate entre les héritiers Cooke et Snyder. Finalement, la fondation tranche en faveur de Snyder et les dirigeants de la NFL peu sourcilleux entérine le deal. Fin de l’histoire ou presque. Bien qu’étrangers à cette affaire, beaucoup de fans qualifient de vol à l’étalage la façon dont Snyder s’est emparée des Redskins. Le dicton “bien mal acquis ne profite jamais” va se révéler être exact dans tous les domaines.

Legs catastrophique

Avant de disparaître, Jack Kent Cooke avait inauguré la construction d’une arène de 87 000 places qui porte son nom. C’est bien la seule chose de mauvaise que l’on ne peut imputer à Snyder, car la nouvelle arène se révèle être une catastrophe. L’ancien stade qu’utilisait les Skins, le RFK, certes vétuste, et d’une contenance limitée à 50 000 places était un chaudron, là où le nouveau stade fait office de bibliothèque. Mal desservie, très éloigné de la ville, une capacité bien trop grande, une ambiance qui ne prend pas, le stade rebaptisé de son sponsor Fedex est un échec cuisant que la nouvelle direction s’efforce d’ignorer.

Déclassement

En quelque saison, la franchise de Washington subit un déclassement jamais constaté dans l’histoire de la NFL.  Tout va de travers chez les Skins. Mauvais résultats, mauvais recrutement, mauvaise communication, mauvaise direction, immixtion constante de Snyder dans la draft, aucune volonté réelle de revenir au RFK Stadium ou de construire une nouvelle arène à l’emplacement de l’actuel RFK, malgré un projet financé par la direction et qui n’a jamais été une priorité.

Des histoires sordides de toutes sortes, drogues, sexe, alcool, harcèlement du personnel, des joueurs qui font constamment la une de la rubrique judiciaire et enfin, l’histoire des  cheerleaders (pom-poms girls) priée d’aller distraire certains joueurs en espérant que cela puisse améliorer leurs performances sur les terrains. Jamais l’image d’une franchise de la NFL n’avait été écornée, au point ou les dirigeants de la NFL se sont sentis obligés de rappeler à l’ordre les gens qui dirigent l’équipe de la capitale, allant jusqu’à infliger une amende de dix millions de dollars au propriétaire. En une quinzaine d’années, la franchise de Washington s’est écroulée. Il ne manquait plus qu’une chose au tableau, qu’elle perde son patronyme légendaire…

Manipulation

Dans le cadre de campagnes politiques et idéologiques qui visent à promouvoir le vokisme au pays d’oncle Sam, la communauté autochtone indienne est depuis fort longtemps l’objet de multiples attaques de l’Etat profond dans le but de détruire son unité, bien qu’elle soit composée de plusieurs tribus, parfois en mauvais termes.

Selon un vieux procédé éprouvé, les agents du progressisme ont approché des natives, membres ou pas du National Congress of American Indians  en récupérant quelques personnes soudainement mises à la lumière du jour. Évidemment, ses gens parlent qu’en leur nom, cependant la presse nationale les a accompagnés et soutenus en leur donnant une caisse de résonance énorme.

Résultat, le sport professionnel a été contraint de se mettre à jour. Ainsi en Major League, les Cleveland Indians sont devenues les Cleveland Guardians, quant au Washington Redskins, épicentre de la polémique, du fait que Redskins se traduit par peau rouge, la franchise de la capitale fédérale a abandonné son nom sous la pression d’associations communautaires piloté par les progressistes.

Les communautés  indiennes sont tombées dans le piège tendu par les tenants du pouvoir. En laissant des groupes associatifs composés d’allochtones en majorité, produits de l’État profond parler au nom des natives, elles sont de facto rentrées dans un processus qui vise à les positionner sur le même pied d’égalité que les populations allochtones sur le plan mémoriel. On parle de tribus en grande partie exterminées et spoliées pour la presque totalité de leur autonomie et leurs ressources.

Isolationnisme

Dans la courte histoire des États-Unis, les communautés indiennes n’ont jamais été malléables. L’État fédéral n’a jamais réussi à en faire de “bons Américains”. 

Ce qui a été commis aux États-Unis envers les communautés indiennes n’est pas réparable, moralement, territorialement, pécuniairement, judiciairement, culturellement. Depuis toujours, les tenants du pouvoir savent que ce legs génocidaire n’est pas traitable.

Avec le temps le statut des tribus autochtones ne s’est pas amélioré en Amérique du Nord. Hors de leur réserve, les populations indiennes, les jeunes filles étudiantes notamment, sont des proies, enfin ils ne jouissent pas des mêmes droits sociaux et juridiques dans certains domaines que les autres communautés. C’est un fait non contesté par l’État fédéral et même par l’ensemble des médias qui ont pourtant tout intérêt à briser la singularité de ses communautés et à ce qu’elles se diluent dans la population composite nord-américaine, et non à les victimiser.

Ceux qui étaient opposés au changement de patronyme de la franchise de Washington n’ont pas du fait que l’appellation Redskins pouvait être interprété comme péjorative avaient compris que derrière cette bienveillance se cachait une manipulation grossière. En fait, leur voix bien plus nombreuse que celle des contestataires n’a pas été entendue, étouffer par les organes de presse, leurs sondages bidonnés et les milieux associatifs contrôlés par l’État et Wall street.

Après la farce hollywoodienne qui n’a que trop duré et qui n’a rien donné, le pouvoir à changer son approche en ciblant le monde du sport professionnel. Face à cette vague de protestation organisée, le patron des Washington Redskins à jouer double jeu, affichant une posture de l’échange et du dialogue. Face à la déferlante woke, Snyder homme de réseau s’est gentiment aligné sans sourcilier.

Un patronyme insultant ?

Le patronyme Redskins n’était en rien une insulte envers les communautés indiennes. Il fallait le prendre comme un hommage envers une population autochtone qui ne peut être traité sur le même plan identitaire avec le reste des communautés allochtones qui constitue la vaste population des États-Unis.

Dans l’agenda mondialiste, tout n’est que séquence. Après bien de multiples échecs, les officines progressistes ont enfin remporté une joute envers les communautés indiennes encore structurées, néanmoins ses dernières n’ont pas encore abdiqué…