Ennemi du jeu
Juste avant que le club anglais de Leicester soit sacré champion d’Angleterre, le président de la société ICC Charlie Stillitano s’est expliqué sur sa vision du football. Cet homme obèse n’est pas un plaisantin. Chaque année, il organise chaque année juste avant le début de la saison un tournoi à travers les États-Unis et l’Australie réunissant les meilleures équipes de la saison européenne. Je ne vais pas m’attarder sur cette compétition sans intérêt, mais sur les propos tenus par Stillitano lors de son séjour dans la capitale anglaise. Le président de l’ICC (International Champions Cup), a récemment tenu une réunion avec les principaux ténors du championnat d’Angleterre : les clubs d’Arsenal, Manchester United, Manchester City, Liverpool et Chelsea.
Pour cet homme, le football n’est qu’une question de marketing, un discours qu’il tient sans aucune ambiguïté. Stillitano n’a guère d’argument pour vendre sa conception du football, mais vu qu’il ne fait face à aucune opposition sur le plan médiatique, Stillitano est allé de quelques diatribes dont certaines fortes intéressantes. « Qui a joué le plus grand rôle, Manchester United ou Leicester ? C’est vraiment une histoire formidable – Leicester -, mais vous pourriez le voir aussi du point de vue de Manchester United. » Stillitano estime que le public recherche avant tout les grosses affiches : « Cela va paraître arrogant et ce n’est pas le but », sur Leicester encore… « Appelons ça la tirelire créée par le football et sa popularité dans le monde ». À quel public pense Stillitano ?
Le véritable amateur de football est une personne qui se passionne pour le jeu et ses différences, les sélections et les clubs, c’est une personne ouverte qui s’intéresse à la diversité culturelle que peut offrir un jeu tel que le football. Stillitano méprise ouvertement l’amateur de football, c’est un pilier qu’il faut abattre et s’en débarrasser définitivement, la mission de Stillitano est d’éduquer les nouvelles classes aisées bien aidées par des médias peut sourcilleux quant à l’histoire du football, on vit du marché publicitaire alors on tourne sept fois sa langue dans sa bouche.
Stillitano et toute sa clique déchantent. L’inimaginable s’est produit, non pas que Leicester soit champion, mais il se trouve que les réseaux sociaux et les amateurs du monde entier ont soutenu Claudio Ranieri et ses hommes et donc ce petit club de pouilleux – vision des possédants – dans sa quête du Graal. Question, le marché va-t-il surmonter une telle contrariété ?
Le football est un jeu capable de renverser bien des situations, c’est une des raisons de sa popularité, le football instrumentalisé non pas par les dictatures – elles n’ont jamais eu le niveau d’intelligence nécessaire pour le faire –, mais par les démocraties à travers les classes possédantes d’où l’intrusion de la culture d’entreprise dans les clubs, mais cette dernière ne la pas encore emporté définitivement. Le football des possédants vient de se prendre une gifle en attendant le reste, Stillitano le sait, d’où, ces offensives répétées des clubs oligarques à travers certains de leurs dirigeants. Leicester champion n’est pas un problème, par contre, Leicester mille fois plus apprécier que les clubs de l’establishment, il y a urgence pour le système…
Je vais prendre un doliprane.