Endeavour Classe J
Depuis ma prime jeunesse, la mer est un besoin essentiel à ma vie. Bien que passionné par la voile (au-dessus de tout) je ne m’intéresse pas au yachting. Il en est de même des épreuves transocéaniques.
Pour ma part, le monde de la voile se résume à une seule chose. Un bateau, des règles. Configuration, surface de la voilure et longueur du navire. Un chronomètre, un point de départ et d’arrivée, peu importe, la distance, le tout en solitaire.
Pour autant, je ne suis pas cloisonné au point de ne pas être émerveillé par certaines réussites bien éloignées de la manière dont je conçois la voile. Il en est ainsi des fameux classe J engager dans les épreuves de l’America’s Cup durant la première partie du XX siècle.
Genèse des J-Class
Bien avant l’édition de 1930 de l’America’s Cup, les syndicats américains se réunissent à plusieurs reprises et au cours d’une discussion, ils décident de créer le concept de la « j-Class ». Outre la jauge et la dimension des navires, les règles changent. Le premier à passer la ligne d’arrivée est déclaré vainqueur. Le temps compassé et le gréement aurique sont abandonnés.
Les syndicats Américains présentent plusieurs navires, du côté des Britanniques, Sir Thomas Lipton se lance dans l’aventure pour la cinquième fois avec son dernier navire, le renversant Shamrock V. Malgré bien des efforts, Lipton et son équipage s’inclinent face au defender américain mené par le millionnaire Harold Vanderbilt sur son racer Enterprise.
Thomas Spowitch, ingénieur anglais de renom, brillant aviateur et yachtman à observer le tout. Motivé, il fonde son syndicat et fait le tour de la City. Spowitch trouve les fonds et prévient les Américains de sa participation. Spowitch rachète Shamrock V pour en faire l’étude. Avec ses collaborateurs, ils apportent un tas de modifications au dessin final de son futur navire.
Spowitch lance la construction de son Classe J baptisé Endeavour. La réalisation du navire est confiée aux chantiers navals de Gosport à Portsmouth. Le résultat est tout aussi renversant que le navire de Sir Lipton.
Bien avant de rejoindre New York, Spowitch dispute plusieurs régates avec son navire face à Shamrock V. Cette fois, c’est la bonne. Spotwich se fait fort d’honorer l’Empire. Suite à la victoire de la goélette America en 1851 dans une épreuve autour de l’île de man, les Américains ont rebaptisé l’épreuve America’s Cup. Depuis, ils n’ont eu aucune peine à conserver le trophée à New York avec quatorze victoires à la clé.
La suite est connue de tous les amateurs de voile. Spotwich et un équipage décimé dû au manque d’argent rendent les armes face à Harold Vanderbilt et son Rainbow. Trois ans plus tard, le defender Vanderbilt et son syndicat s’engage à couvrir les frais d’hébergement du chalenger britannique durant toute l’épreuve. Revenu à la charge, Spotwich s’incline une nouvelle fois sur Endeavour II face au rusé tacticien Harold Vanderbilt qui à la barre de son Ranger réussit un Strike rentré dans la légende de la régate.
En fonction du deuxième conflit mondial, l’America’s Cup est suspendu. L’ensemble des Classe J est démantelé pour servir à l’effort de guerre. Seul le classe J US Velsheda échappe à la destruction. Il en est de même pour Shamrock V et Endeavour. Après bien des péripéties, ses navires seront sauvés, puis entièrement restaurés pour en faire le bonheur de millionnaires passionnés de régates.
De nos jours, Velsheda, Shamrock V et Endeavour participent à des régates classiques. On peut les apercevoir chaque année lors d’épreuves ou il concourt avec quelques répliques de classe J.
Le jugement des amateurs de voile est sans appel. Les class J constitue un sommet dans l’histoire la régate. C’est un fait. La beauté de ses navires est inégalable…
Bien que vaincu lors de son affrontement face Rainbow, Endevour reste le classe J, le plus réputé sur le plan esthétique…