Des milliards pour une place en or

Vente record

Malgré le climat délétère sur la scène internationale, le temps des concupiscences est arrivé dans le monde du football professionnel. Il y a quelques jours, un consortium mené par Todd Boehly a fait une offre de cinq milliards d’euros auquel, il faut ajouter la somme de 1,8 milliard, résultat de la dette du club.

La somme est stratosphérique, car si certaines franchises US approche ou dépasse en valeur cinq milliards d’euros, on pense aux Yankees New York en Major League et aux Dallas Cowboys en NFL, cependant la comparaison s’arrête là. Ses franchises US amassent chaque saison des dizaines de millions en termes de bénéfice, alors que le bilan de Chelsea à l’image des plus gros clubs de football européen est sans appel.

Malgré une politique intensive de trading, couplé à un marketing intensif et un palmarès important, le club termine l’aventure Abramovitch en laissant une ardoise de 1,5 milliard d’euros, auquel il faut ajouter l’achat du club à hauteur de 300 millions.

Redéveloppement

Cet achat à première vue ne rime à rien. Il n’existe aucun club de football sur le continent européen qui est rentable. Mettre autant d’argent est synonyme d’une politique à long terme. Depuis que Boehly et le consortium qu’il dirige on fait acte de candidature au rachat du club, quelques petites informations ont fuité. Boehly compte réorganiser le domaine merchandising du club avec le lancement de nouveau produit lié au numérique.

Réglons la question sur le champ. Todd Boehly peut lancer tous les projets possible et inimaginable, un club a ses limites. Croire en de nouvelles friches en matière de  capital à travers le monde du football professionnel actuel me fait sourire. Boehly  peut faire preuve d’innovation, le club londonien a atteint son plafond de verre, tout  comme l’ensemble des autres clubs. Boehly peut faire agrandir le stade Stamford Bridge, ça ne changera pas grand-chose. Sans parler du projet de nouveau stade qui a été abandonnée.

Chelsea est un club aimant qui attire a lui toute une faune mondialisée, sans racines, sans repaires, rien que des consommateurs réduits à l’état d’atomes isolés, sans conscience propre, club transcourant, Chelsea ramène à lui tous ceux atteints de cette pathologie infantile qu’est l’anglicisme.

Gouffre 

C’est une constance. Un club basé dans une grande ville dépense un argent fou dans son mode de fonctionnement. Le cas du fond d’investissement vautour Elliot à Milan est symptomatique, ses clubs sont des gouffres financiers.

Ligue fermée

Il faut penser à autre chose. Boehly et ses associés pensent que le club de Chelsea intégrera à terme la fameuse super ligue des clubs européens. En fonction des derniers éléments, il faudrait parler de ligue mondiale des clubs. Avec ce type de concept, c’est le jackpot assuré pour Boehly et ses associés.

C’est un pari à long terme tenté par ce consortium qui essaye de se placer au cas où les choses venaient à évoluer…

Chelsea ce club sans histoire en apparence, la presse et les consommateurs ne lisent que les palmarès, est un club particulier dans l’histoire du football anglais et européen. Alors, 6,8 milliards d’euros pour une petite place dans la future World- League, ce n’est pas cher payé à condition que le projet de ligue fermé ne s’éternise pas trop longtemps.

Parce que Chelsea le vaut bien…