Déréglementations
Le football européen vit depuis plus de deux décennies au gré de multiples déréglementations, lié à la construction européenne. Ce qui a eu pour effet de transformé son visage. Peu de débats tournent autour de ce sujet central, car les médias ont depuis longtemps accepté, quand ils n’ont pas aidé à changer les règles du jeu. Entre ceux qui espèrent un retour à l’Etat d’origine et ceux qui se délectent dans ce football OGM édifié pour les besoins des nouvelles classes aisées, rien ne se passe.
Modèle US
L’exemple américain en matière de réglementation sportive est souvent cité par de nombreux amateurs de football qui voudraient voir leur discipline revenir à certains fondamentaux. Certes, le concept états-unien offre beaucoup de garanties en matière d’équité sportive même si on note l’absence de division inférieure ce qui exclut les descentes et montées des clubs qui participent à la régulation du football sur le plan de l’équité.
Chaque franchise des diverses ligues est soumise au même statut. Chacune perçoit les mêmes émoluments en termes de droit TV. Quant au merchandising, la presque totalité des revenus est aussi partagée entre tous les protagonistes. Les universités fournissent les formations professionnelles. Tout le monde connaît la mécanique et le mode de fonctionnement des ligues fermées américaines, mais que se produirait-il si tout le concept états-unien explosait pour laisser place à une situation similaire telle que l’Europe du football connaît ?
Ligues US, libérées
Chaque ligue est pourvue d’une trentaine de franchises. Si une déréglementation au niveau des droits TV prenait effet, les deux tiers des équipes verraient leurs ressources réduites de moitié voir des deux tiers ce qui aurait pour effet de les fragilisées dans un premier puis de les éliminés sur le plan de la compétition.
D’un autre côté les formations qui jouissent d’un certain prestige dû à leur histoire telle que New York, Dallas, ou Washington en NFL pourraient ainsi récolter le fruit de cette déréglementation et peu importe si une formation comme les Washington Redskins est hors sujet sur le plan sportif depuis une quinzaine d’années. Seul, le degré de popularité et d’impact sur le plan médiatique est prisé par les diffuseurs. C’est le vecteur essentiel qui constitue l’intérêt des investisseurs publicitaires même si le public américain a prouvé qu’il savait faire preuve d’intérêt avant tout pour le jeu.
Profitant de cette nouvelle donne, les équipes les plus prisées deviendraient rapidement la proie des multinationales qui n’hésiteraient pas à faire du doping sur le plan économique créant ainsi un gouffre définitif entre petites et super-franchises. La franchise des Dallas Cowboys pourrait tabler en cas de désintégration du système sur une rentrée de plus de 1 milliard de dollars annuel en matière de droit TV.
Désormais pourvues d’une telle puissance ses mégas franchises n’auraient aucun mal pour mettre la main sur la formation, celle-ci verrait ses codes bouleversés à son tour. Ainsi, les plus grandes universités seraient en mesure de vendre leurs meilleurs éléments aux formations oligarques en profitant de somme colossale qu’elles ne perçoivent pas dans le concept initial.
Résultat la compétition ne verrait plus que cinq ou six équipes se disputer chaque saison la victoire finale et les vingt-quatre autres formations reléguées au simple rôle de sparring-partner. La NFL comme ses consœurs ont vu une multitude d’équipes diverses triompher de façon inattendue. Tout l’intérêt d’une saison réside sur cette vérité.
Ce n’est pas celui qui a les appuis économiques et politiques qui gagnent, mais celui qui est le plus créatif et intuitif. Les responsables et propriétaires de franchises des différentes ligues professionnelles, NFL, NBA, MLB et NHL ont dû certainement penser les répercussions qu’engendrerait une déréglementation à l’européenne. À l’heure d’aujourd’hui, personne n’a songé à promouvoir un tel assassinat du sport professionnel au pays du dieu dollar.