Crise en Catalogne
Il y a une semaine, une minorité de citoyens espagnols s’est rendue dans des urnes pour se prononcer sur l’indépendance de la Catalogne. Depuis le pays vit dans une forme d’incertitude…
Malaise des médias dans l’hexagone.
Ce qui se passe en Catalogne est fort intéressant à plus d’un titre. Les médias institutionnels sont plongés dans une impasse depuis une quinzaine de jours.
Vous l’aurez compris, ils sont incapables de se positionné, car le processus enclenché en Catalogne dépasse le cadre de leur réflexion et de leur action. Que faut-il dire aux pékins assis devant leur télé ? Faut-il prendre parti pour un camp ou un autre ? Ils sont perdus. Ils se concentrent uniquement sur les revendications des indépendantistes, de Madrid et de la légalité juridique de ce référendum. Ce dernier aspect a été mis en relief à plusieurs reprises pour éviter un débat de fond sur cette question des régionalismes.
Sécession et non indépendance
La Catalogne est constituante du Royaume d’Espagne. Elle n’est pas colonisée, elle jouit d’une très grande autonomie et n’est en rien racketté par Madrid, refrain favori des indépendantistes qu’il faut qualifier de sécessionnistes, qui oublie trop souvent que la Catalogne a été plus que favorisée dans le développement du pays au sortir de la guerre civile et que Madrid n’est qu’un centre de convergence diplomatique et juridique. Toute l’Espagne siège à Madrid !
Il suffit de détricoté les volontés du camp sécessionniste de mesuré les apports en positif ou en négatif du concept des régions autonomes, pour comprendre que tout ça n’est pas sérieux. Néanmoins pourtant une minorité citoyenne relayée par des courants et partis politiques d’obédience socialo-marxiste qu’il soit de droite ou de gauche, travaillent coûte que coûte à la sécession de la Catalogne.
Positionnement
En fonction de la situation actuelle, les caméras se sont braquées vers le club du FC Barcelone. Une fois de plus les médias traditionnels sont passés à côté du sujet du fait d’une forme d’ignorance délibéré. Les dirigeants du club blaugrana se sont prononcés en faveur d’un référendum, mais certains ont eu le plus grand mal à soutenir l’idée de sécession.
Le Barca dans la tourmente
Le Barca fondé en 1899 par un homme d’affaires suisse, Joan Gamper est devenue au fil du temps un club tenu par des notables et entrepreneurs catalans. Ils constituent le premier cercle des socios, ils sont issus de la droite néolibérale et républicaine pour l’écrasante majorité.
Vu le contexte de l’époque, les dirigeants les plus en vue comprennent qu’il faut canaliser puis contrôler l’idée de sécession de la Catalogne à travers le club. Les puissants nababs qui ont eu en main les destinées du club barcelonais n’ont jamais été en faveur d’une Catalogne indépendante, ils se sont bornés à manipuler les courants politiques travaillés par cette volonté pour consolider leur pouvoir et leurs nombreuses affaires, bien que la junte du club blaugrana a toujours éprouvé un mal fou à maîtriser les tentatives d’infiltration du club au niveau de sa direction par des activistes radicaux, et ce, avant durant et après le conflit civil.
La guerre civile
Depuis trop longtemps, la guerre civile espagnole est enseignée dans l’éducation nationale selon la phraséologie suivante. « Il s’agit d’un affrontement entre fascistes et républicains ». Ce terme générique dissimule la vraie nature du conflit, une guerre ouverte entre la droite conservatrice et monarchiste et la droite néolibérale et républicaine couplée à ses bras armés, les courants de gauche, socialiste, communiste et anarchiste de gauche. Le camp néolibéral a perdu la guerre rapidement du fait de ses divisions internes et de la volonté des anarchistes de gauche de se dissocier du camp libéral ce qui engendrera de violentes exactions en retour venant des néolibéraux et des communistes sous influence de Moscou. Enfin, il faut ajouter les soutiens financiers énormes apporté aux auteurs du golpe de l’étranger, des Etats-Unis, particulièrement
Fil conducteur
L’idée de sécession de la Catalogne est un fil conducteur. Un procédé contrôlé par les élites économiques de la catalogne pour acquérir un peu plus de pouvoir sur les autres régions en faisant chanter Madrid. Le club du FC Barcelone a servi cette entreprise d’où une collaboration étroite entre le régime franquiste et la junte du club blaugrana durant une trentaine d’années. Depuis les années quatre-vingt-dix, des courants indépendantistes alternatifs sont apparus en Catalogne. La junte du Barca qui a toujours pris soin de contré toute forme d’ingérence venant des indépendantistes pur et dur s’est peu à peu délitée, laissant un avocat, Joan Laporta accéder à la tête du club après l’épisode « Elefant Blau ».
Elefant Blau ?
Il s’agissait d’un groupe composé de socios dont certains étaient membres du comité directeur visant à destituer le président en place, Josep Lluis Núñez suite à sa gestion du club. Joan Laporta étant soutenue dans cette entreprise par l’inévitable et très influençable Johann Cruyff.
Elefant Blau avait le secret espoir de s’emparer du club et de le verrouiller de l’intérieur pour en faire un outil de propagande. Malgré les deux mandats de Laporta, la guerre entre indépendantiste et faux indépendantiste n’a cessé de se développer et le camp qui prédestine aux commandes du club depuis sa création a fini par l’emporter, mais les tribunes du Camp Nou ont gagnées depuis quelques années par la contagion indépendantiste. Il y a deux ans, Laporta a tenté de se représenter à la présidence du club, il a été largement battu par Josep Bartomeu, catalan et homme d’affaires, faux indépendantiste que l’on peut qualifier de fédéraliste.
La position de Gerard Piqué ?
Piqué est une personne impliquée dans le débat politique. Comme pour bien des élites, Piqué à toujours pris soin de se dissocié des radicaux en proclamant qu’il était en faveur d’un référendum, que Madrid devait jouer le jeu, qu’il se sentait catalan, sans pour autant clamer haut et fort le droit à une rupture avec le reste de l’Espagne. Le jour du vote Piqué à laisser transparaître sa vraie nature, dépassé par les événements et du rôle qu’il s’est attribué depuis des années.
Qui sont les meneurs ?
C’est une nouvelle caste à l’image de son chef politique. Un physique d’adolescent attardé, professeur dogmatique, donneur de leçon le tout sur un mode victimaire et mensonger. Il a le faciès d’un Juda qui bave sur l’idée de détenir un pouvoir fantoche. Leader d’une caste qui ne croit en rien si ce n’est qu’à satisfaire sa propre personne au détriment de l’intérêt général. Une caste qui a construit son pouvoir de nuisance en fonction de promesse du Pentagone, prêt à aider une “Catalogne libre“…
On peut regretter la position du gouvernement dans cette affaire. Le Premier ministre Mariano Rajoy n’a pas été à la hauteur. Le « SI » n’avait aucune chance de l’emporter. Ses détracteurs pensent qu’il est un agent de Washington, qu’il est piloté par l’État profond US pour engendrer le processus d’eurorégion voulue par les élites américaines après la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il n’y a rien de faux dans ce type d’affirmation, mais ceci est une autre histoire…
Futur
Au vu des derniers développements, cette poussée d’urticaire va diminuer avec le temps. Le ras bol d’une Espagne qui va du Nord au Sud commence à se fait jour. Un demi-million de Catalans qui se sentent espagnols ont défilé dans les rues de Barcelone pour manifester leur opposition aux sécessionnistes. On parle toujours des aspirations d’un camp, mais jamais de l’autre qui est tout aussi légitime en terre catalane. Une population fatiguée de faire profil bas, de courber l’échine, la peur d’être rejeté à terme par toute l’Espagne et le fait de devoir se taire.
L’Espagne joue gros, mais ceux qui sont mandatés par l’étranger pour en finir avec les États-nations risque à leur tour leur position, ce n’est jamais confortable d’avoir le cul entre deux chaises !