Cockney Boys
En matière de football, tout profane connaît le club anglais de West-Ham United et ses particularités qui en font un club à part dans le prisme londonien. Tout d’abord, West Ham est le seul club londonien qui jouit d’un capital sympathie à l’intérieur du Royaume uni. Ce respect est dû à plusieurs raisons. Lors de la coupe du monde 1966 organisée au pays, le club de West Ham sert à travers ses joueurs vedettes, Bobby Moore, Martin Peters et Geoffroy Hurst de colonne vertébrale à la Three lions. Autre aspect récurent de ce club, un bon nombre de joueurs vedettes a toujours été lié profondément à l’histoire du club, un fait rarement observer chez la concurrence, enfin West Ham est aussi le club des Cockneys, le club des masses populaires qui habite Londres, malgré les tentatives de racolages des autres clubs locaux dont Arsenal envers les récentes vagues d’immigrés arrivée dans la capitale, cela n’a pas affecté le statut du club du nord-est londonien.
Histoire
Les coups de marteau résonnent inlassablement sur les coques en bois et en acier à l’état de constructions dans les chantiers navals de la Tamise en ce jour de l’année 1895. Du côté de la Thames Ironworks shipbuilding on est impatient, car le directeur de la firme Arnold Hills vient officiellement de créer le Thames Ironworks football-club et l’équipe va faire ses débuts incessamment sous peu. Arnold Hills est un fondu de football, après de multiples conflits sociaux, il voit une occasion de distraire les employés des nombreuses sociétés de construction navale qui borde la Tamise dans le nord-est de la capitale. Il inscrit son club à la ligue du sud dont le statut est amateur. Arnold Hills récupère en partie la défunte équipe qu’avait montée avant lui Donald Currie, un armateur et ancien cadre de la prestigieuse Cunard Line. Currie fonda le Old Castle Swifts football-club cette équipe fait des merveilles, mais l’affaire périclite rapidement et Currie laisse tomber. Hills à l’affût crée son propre club et reprend quelques joueurs de cette équipe qui sont pour la plupart des employés des constructions navales…
L’équipe débute sans faire de résultat exceptionnel, mais la saison suivante le club remporte son premier titre, la West-Ham Cup, un tournoi organisé par des équipes du Nord-est londonien puis remporte le championnat local la saison suivante. En 1900, se produit un premier grand tournant dans l’histoire du club. La société Thames Ironworks cesse son parrainage et le club est refondu sur le plan juridique. La nouvelle entité sportive prend le nom de West-Ham United football-club. Sous la férule du manager Syd King, le club accède à la première division nationale en 1924. L’année précédente, les Hammers s’étaient inclinés en finale de la Cup face à Bolton. Dix ans plus tard, le club tombe en deuxième division, les Hammers mettent vingt-cinq ans pour revenir dans l’élite.
Vers la fin des années cinquante, une équipe commence à naître, les Hammers montrent leur bout du nez et décroche le titre de deuxième division en 1958. De jeunes joueurs intègre l’équipe première, parmi eux se trouve un défenseur Bobby Moore, un milieu de terrain Martin Peters et un attaquant Geoff Hurst.
Guider par cette jeunesse, les pensionnaires du Boleyn Ground progressent, ils décrochent une victoire en Cup lors de l’année1964. Dans un Wembley archicomble, ils battent Preston North-End sur le score de 2 buts à 1. C’est le premier grand titre de l’histoire du club. À peine le temps de savourer ce premier sacre que les coéquipiers de Bobby Moore partagent la Charity Shield à Wembley face au FC Liverpool. Les Hammers n’ont pas l’effectif pour gagner le championnat et préfèrent axer leur saison sur la coupe d’Europe. Ron Greenwood le manager est confiant, il rêve de pouvoir mener son équipe jusqu’à la finale qui doit se dérouler à Wembley, le jardin de West-Ham.
Le premier tour n’est pas de tout repos, car les Belges de la Gantoise font de la résistance. Lors du deuxième tour, West Ham dispose des Tchécoslovaques du Sparta Prague puis des Suisses de Lausanne, en demi-finale, les Londoniens réalisent une performance en venant à bout de la Real Saragosse.
Les 100 000 places mises en vente pour la finale partent rapidement. Ron Greenwood et ses joueurs sont très concentrés sur leur sujet, car en face, le TSV Munich, l’autre club de la grande ville bavaroise se pointe en finale. À l’époque, le TSV est une équipe de niveau supérieur à son ennemi de toujours, le Bayern.
Sur les onze joueurs qui constituent l’équipe de départ de West-Ham, neuf éléments sont issus du centre de formation. Durant la rencontre, les deux équipes se craignent et les tentatives de part et d’autre échouent en permanence. C’est après à l’heure de jeu que se joue le sort de la rencontre. Alan Sealey règle le sort des Munichois en deux minutes. Les Allemands KO ne reviendront pas au score, West Ham devient le deuxième club anglais vainqueur d’une coupe d’Europe.
Depuis le sympathique et populaire club du nord-est londonien alternent les bons et mauvais résultats sans trop faire là une de l’actualité. On note l’activité de son centre de formation qui sort une kyrielle de joueurs, Rio Ferdinand, Mickael Carrick, Jermain Defoe, Franck Lampard, Joe Cole.
Doutes
West Ham fondé en tant que société à responsabilité limitée, puis en tant que société anonyme, fut détenu durant un siècle par la famille Cearns liée aux chantiers navals de la tamise. Au tout début des années quatre-vingt-dix, les héritiers Cearns se désengagent en partie de manière imprudente au profit d’un investisseur local, Terence Brown. En un temps record, ce dernier devient impopulaire. Les fans des Hammers voient un homme foncièrement incompétent qui cède les meilleurs joueurs du club à la moindre occasion, dépense beaucoup d’argent et place le club dans une situation inconfortable.*
En 2006, Brown fait pression sur les héritiers Cearns et trouve un terrain d’entente avec Eggert Magnússon et Björgólfur Guðmundsson, des hommes d’affaires à la tête d’un consortium islandais. Brown empoche 33 millions de livres dans l’opération. Les Islandais ne restent guère longtemps à la barre du club londonien. Suite à de très mauvaises affaires liées à la crise financière de 2008. En janvier 2010, David Sullivan et David Gold acquièrent 50% des parts du club, puis 10% supplémentaire et 25% deux ans plus tard.
Récemment, le club est entré dans une toute nouvelle dimension. L’argent provenant des droits télé a boosté le budget du club, enfin le plus important, West Ham va déménager pour s’installer dans le stade olympique de la capitale. La possibilité de porter le Boleyn Ground à 40 000 places assises a été abandonnée. Le board a vendu le stade à la société de construction immobilière Galliard et a signé un bail de 99 ans avec les autorités locales pour l’exploitation du stade olympique. 838 habitations, des commerces et des installations de loisirs seront disponibles d’ici trois ans. La possibilité d’une statue de Bobby Moore et un jardin qui porte son nom a également été révélée. Les plans ont suscité la controverse, car seulement une cinquantaine de maisons sont abordables, le projet ne comporte pas de logements sociaux.
Ce départ évoqué dès les années deux mille pose plusieurs questions. Les fans les plus irréductibles vont certainement faire le déplacement au stade olympique, mais la sociologie des supporteurs de West Ham risque d’évoluer si le club se met à gagner. Avec 55 000 places disponibles, le board va pouvoir attirer les classes aisées. C’est sans doute cela que les actionnaires du seul club populaire de la capitale recherchent.
*J’ai toujours pensé que Terry Brown avait agi dans le but de forcer à terme la famille Cearns à se désengager complètement du club en le menant vers une faillite possible.