Classe Ultime, un mauvais pas
Depuis une dizaine d’années, le petit monde de la voile est en effervescence. La cause étant la création de la classe ultime. Une formule qui succède à la classe ORMA, trimaran de 70 pieds/ 21 mètres. Désormais, le règlement stipule une longueur des navires fixés entre 23 et 32 mètres, pour cette nouvelle classe.
Les premiers navires de ce genre ( 32 mètres ) ont été mis à l’eau récemment dont les trimarans le trimaran Ultim SVR-Lazartigue du skipper François Gabart et Sodebo Ultim 3 de Thomas Coville.
En voile, la longueur d’un navire détermine la qualité du confort du skipper et éventuellement celle de ses coéquipiers. Elle permet une plus grande manœuvrabilité, car l’espace est croissant, sans parler de la vitesse selon les conditions météorologiques. En parallèle, certains mettront en évidence la fragilité de ses bateaux. Peu importe ce qu’il en ressort.
Loin de moi d’être opposé à toute forme de progrès technique concernant la course au grand large. Néanmoins, il ne faut confondre, évolution technique et grandeur des navires. Cette classe ultime est la porte ouverte à toutes les dérives, car, qui un jour pourra s’opposer au délire malsain d’un multimilliardaire de concourir dans la course aux records transocéanique en pilotant, le mot est fort, un catamaran de 160 mètres de long pourvu de toutes les technologies existantes et d’un confort digne des yachts les plus luxueux du monde ?…
Il est temps pour les gens qui ont en charge l’organisation des compétitions et des réglementations de se ressaisir, d’arrêter de se coucher devant un trop-plein d’argent de quelques sponsors destiné à une toute petite élite de navigants et de revenir à certains fondamentaux, même si les règles en matière de longueur, bau, et voilure, n’ont jamais été défini avec exactitude dans les différentes épreuves, courses et record transocéaniques
Le meilleur compromis
Il faut limiter la longueur des navires à 21 mètres maximum, afin d’amortir les budgets offrant ainsi la possibilité au plus grand nombre de s’aligner dans les diverses compétitions. 21 mètres, c’est déjà énorme en terme d’investissement pour une entreprise qui désire sponsorisé un navire. Enfin, le plus important, ne pas créer de classe, navires standard, mais instaurer la liberté de concevoir en fonction d’un règlement simple. Skippers et architectes pourront ainsi donner libre cours à leur ingéniosité.
Le maxi-trimaran Sails of Change, ancien Spindrift 2 et Maxi Banque Populaire V ne fait pas partie de la Classe Ultime vu sa longueur, 40 mètres.