Césure 1/2
C’est un fait récurrent, depuis quelque temps, le club du Madrid traverse de nombreuses secousses. Outre l’échec momentané du projet portant sur la création de la Super Ligue, l’actuel administrateur du club blanc se trouve confronté à des propos tenus en privé, datant des années 2000.
Dans un document audio diffusé par le média El Confidencial, on peut entendre le dirigeant madrilène s’en prendre à des icônes de la maison blanche, Iker Casillas et Raul. D’autres joueurs sont également cités, ainsi que des entraîneurs. La presse ibérique ne s’est guerre prononcée sur les propos de l’homme fort de Chamartin. Or, cette histoire révélée par El Confidential n’est pas une affaire ordinaire. Elle mérite que l’on s’y attarde.
Inversion
Le Madrid actuel est une contre-proposition, un projet basé sur l’inversion, non pas sur le rôle politico-social que tient le club blanc dans la société espagnole, mais de ceux qui l’on diriger par le passé. Historiquement, on est passé de la négociation, du donnant donnant à l’équilibre rompu.
Président
En France, les médias ne se sont jamais penchés sur la personne de l’actuel gestionnaire du Madrid. Il faut y voir une forme de logique, puisque la presse ibérique ne s’est pas autorisée à le faire. Ajoutons à cette position, que cet homme s’est toujours employé à menacer, judiciairement et physiquement, ceux qui pourraient révéler des choses gênantes à son sujet.
D’après sa parenté, l’administrateur en charge du club blanc est issu d’une famille castillane argentée de la capitale. Polytechnicien, il trace une carrière honorable dans divers cabinets ministériels, puis il se lance dans les affaires. Pourvu d’un carnet d’adresses copieux, il fonde une société en bâtiment. Peu après, il en achète une autre, fusionne son entreprise avec d’autres sociétés et ainsi parvient au sommet de la hiérarchie nationale. Numéro un de la construction en Espagne, il positionne son groupe à la deuxième place dans le monde.
Ses adversaires vous diront que sa réussite est le fruit de la haute corruption. Rien de bien nouveau dans se secteur d’activité, bien qu’on devine facilement les répercussions que certaines transactions mises à jour, aurait de fâcheux sur le devenir de l’homme et tout un tas de gens proches.
Soutien de la presse
C’est par le fait d’avoir une presse acquise en sa faveur, que l’actuel homme fort de Chamartin a pu vendre sa politique de galactique et le reste aux socios du Madrid et au grand public. On trouve à la manœuvre la cellule la “central lechera”, une vieille officine créée à l’origine par Santiago Bernabéu et son adjoint Raimundo Saporta dans les années cinquante. Elle regroupe un ensemble de journalistes qui officie dans les tabloïds espagnols et étrangers acquis à la cause du club blanc et son président en toute circonstance.
L’état de la presse espagnole
Les kiosques à journaux sont remplis de quotidiens et hebdomadaire divers qui traitent de l’actualité politique, sociale, économique, culturelle et sportive du pays. La totalité de ses titres est la propriété de trois groupes de presse, Vocento Planeta et Prisa. Les deux premiers sont détenu par un ensemble d’actionnaires espagnols qui possèdent le quotidien ABC, la Razon, et la radio Cadena COPE. Le troisième par la finance internationale dans lequel on trouve le quotidien El Pais, la radio Cadena SER et le quotidien sportif As. En Catalogne, Mundo Deportivo ainsi que le quotidien la Vanguardia appartiennent à l’entrepreneur de presse Javier Godóa. Enfin, Marca est édité par l’italien Media Group, filiale de Cairo Communication.
Prisa n’a jamais fait preuve d’hostilité envers l’homme fort de Chamartin, malgré quelque remontrance de circonstance, quant à Vocento, il n’a jamais osé rentrer en confrontation avec l’actuel gestionnaire du Madrid.
L’affaire El Confidencial
Ainsi, ce privilège de rentrer dans le lard de l’actuel président du Madrid est revenu à El Confidencial, une publication numérique indépendante spécialisée dans l’économie. El Confidencial est aux mains d’entrepreneurs de presse espagnols.
Les enregistrements concernant ses propos ne sont pas sortis comme ça au hasard dans les colonnes d’El Confidencial. Résultat, la garde rapprochée de l’homme fort du Madrid a sorti l’artillerie lourde pour dénoncer des méthodes de bas étage de José Antonio Abellán, accusé d’être un journaliste sans scrupules et El Confidencial des gens non professionnels. C’est aller loin, très loin ! La proposition d’Abellán de débattre en public est restée lettre morte. Dans ses propos, l’homme fort de Chamartin ne cesse de dénigrer les anciens joueurs dont ceux issus de la quinta del buitre. Ensuite, c’est le tour de Casillas et de Raul.
Intrus
L’ennemi est toujours a l’intérieur, jamais à l’extérieur. L’actuel administrateur du Madrid est un intrus dans la maison blanche, on ne peut en dire autant des joueurs incriminés dans ses propos qui ont tous été méritants sous le maillot du club blanc. Casillas est clairement insulté jusqu’à dans son intégrité physique et intellectuelle. Ses propos datent de l’avant triplé Euro-Coupe du Monde-Euro de la sélection espagnole, mais l’inimitié du président du Madrid envers Casillas n’a jamais cessé jusqu’au départ de ce dernier pour le FC Porto.
Haine
Casillas a commis un sacrilège, le fait d’avoir unifié derrière lui un effectif divers et tout un pays. Casillas a réalisé le temps de quelques compétitions ce qu’aucun politique n’a réussi à faire dans l’histoire récente de l’Espagne. C’est beaucoup trop pour un simple footballeur, cependant, il a fait.
De quoi provoquer la haine chez certaines élites du pays, dont l’homme fort de Chamartin. Ce dernier ne s’est pas gêné de torpiller la sélection au mondial russe en débauchant juste avant le début de la compétition le sélectionneur de peur que la Roja réalise quelque chose de probant. La sélection est l’ennemi aux yeux du président du Madrid. Il ne faut jamais écouter les cuistres munis de cartes de presse qui parlent de clubisme au sujet du football espagnol !
Rente
Ce dernier n’a cessé de dénoncer ses anciens pensionnaires du Madrid qui voudraient vivre sur le dos du club. Venant d’une personne qui se sert du club comme d’une vitrine pour faire tourner son entreprise, il y a de quoi rire . Néanmoins, il n’y a jamais personne dans la presse institutionnelle pour reprendre de volée ce monsieur. Ça devient gênant !
Menaces et mainmise sur le comité directeur
On est en droit de se poser une question sur les écoutes diffusées par les gens d’El Confidencial. Abellán a-t-il voulu tirer la sonnette d’alarme ? Interpeller les socios sur le devenir du club blanc ? Si c’est le cas, c’est bien trop tard. Le club du Madrid bien qu’étant la propriété de ses adhérents n’en demeure pas moins une institution sportive dépendant de son président à travers les circuits financiers mis en place par ce dernier au point où personne n’est en capacité de s’opposer à lui, sans parler d’une garantie de 75 millions d’euros sur son patrimoine que doit apporter tout candidat à la présidence du club. Une règle proposée par l’actuel omnipotent gestionnaire du Madrid et voté par le comité directeur.
Lors de sa démission en 2005, l’entrepreneur en bâtiment dénonce des garde-fous institutionnels qui l’empêchent de gouverner et laisse sa place à un adversaire, Ramon Calderón, avocat de profession. Ce dernier essuie durant son mandat, une pluie d’injure au point d’être calomnié par l’opposition et la milice de la central lechera qui prône le retour de son prédécesseur. Calderón passe la main et attaque en justice tous ses accusateurs. Depuis, celui qui a fait venir Cristiano Ronaldo au Madrid à gagner tous ses procès…