Celui qui enlève le haut
En matière de football, il existe toujours une source, un point de départ…
Suite à la catastrophe aérienne qui à emporter le club brésilien de Chapecoense, l’attaquant Uruguayen Edison Cavani retire son maillot pour rendre hommage aux victimes lors d’une rencontre comptant pour le Championnat de France de football face à Angers. L’arbitre du match lui inflige un carton jaune, s’ensuit une polémique dans les médias institutionnels. Je ne vais pas revenir sur les incantations le plus souvent légères des acteurs de la presse spécialisée, sur la nécessité de mettre un carton jaune ou pas à Cavani, quoique… mais sur l’émission du soir de l’Équipe 21 du 05/12/2016, qui à travers un échange entre les différents protagonistes de la soirée aborde le cas Cavani.
Passons sur le pour et contre concernant la validité morale du carton jaune. Alors que ses spécialistes échangent à tour de rôle, un léger blanc s’installe. « Mais ça vient d’où cette histoire du joueur qui enlève son maillot pour fêter son but ? » Mystère, Bertrand Latour, dernier vieux-jeune en date des plateaux télé qui pensent que l’histoire du football commence avec lui conclue sur « ce type de célébration est récente, ça ne dure pas » le tout approuvée par sa consœur, Carine Galli, Olivier Menard et Didier Roustan ….
Un peu d’histoire
1986, dans le cadre de la vingt-cinquième journée de championnat d’Italie, l’AS Roma réceptionne la Juventus de Turin. Le club turinois mène la compétition depuis le début de la saison. La Roma après un départ plus que moyen, vient d’aligner une série de victoires impressionnante. La louve s’extirpe de la deuxième partie du classement et pointe en deuxième position à trois points de la vecchia signora.
C’est la journée des premières. Le stade olympique est en feux, les ultras romains inaugurent un tifo qui recouvre les quatre tribunes du stade olympique. La Roma bien que privé de Bruno Conti saute à la gorge de son adversaire. Dès la quatrième minute, Francesco Graziani inscrit d’un coup de tête rageur le premier but de la rencontre. La Juve est à terre et ne réagit qu’épisodiquement.
Arrive, la vingt-neuvième minute. Les Turinois récupèrent le ballon, mais Carlo Ancelotti intercepte la balle, il se déporte sur le côté droit, il crochète son adversaire et ajuste un centre millimétré pour Roberto Pruzzo, l’avant-centre des giallorossi. Pruzzo qui possède le meilleur jeu de tête du Calcio ajuste Tacconi, le gardien turinois. Pruzzo marque un temps d’arrêt puis se retourne, il court et retire son maillot qu’il brandit vers le virage Sud. L’image fait le tour sur toutes les chaînes télés du monde…
La partie est jouée, le Brésilien Toninho Cerezo inscrit un troisième but en toute fin de rencontre. Malgré un duel fratricide – un de plus – entre les deux clubs, la louve s’incline à deux journées de la fin en perdant deux points essentiels à domicile face à Lecce. Quant au geste de Roberto Pruzzo, il n’est pas repris à travers les championnats européens par d’autres joueurs. Le mimétisme n’était pas encore apparu…