Bundesliga, ce championnat étrange

Il y a quelques mois, la chaine de télévision allemande WDR s’est fait l’écho d’une étude menée par les universités américaines de Pennsylvanie et de Virginie-Occidentale et l’université allemande de Bielefeld. L’étude a mis en avant  des mouvements de paris inhabituels sur plusieurs rencontres de Bundesliga entre 2010 et 2015, avec la présence récurrente de trois arbitres pour abriter ses matches.

L’étude porte sur 1 252 matches de 2010 à 2015 chez l’opérateur Betfair, malgré un faisceau de suspicion, Betfair n’a pas réussi à prouver une quelconque manipulation du résultat. La fédération allemande considère qu’il n’existe aucune affaire concernant d’éventuelles rencontres truquées dans le championnat de division 1. Par le passé, le football allemand a été pointé du doigt dans deux affaires d’envergure avec l’affaire Robert Hoyzer, un arbitre jugé pour avoir arrangé certaines rencontres de DII et celle de Bochum épicentre d’un système monté par des Croates visant à truquées plusieurs rencontres.

Culture de la normalité

Le football allemand a toujours été linéaire de par son histoire, et a de tout temps développé une culture de la normalité. Jeu mécanique, culture du dopage, culte de l’entreprise dans les clubs, depuis peu, un quatrième élément est venu s’ajouter, le trucage de matches.

Compétition

Prenez un championnat de bonne qualité. Après une dizaine de journées, un groupe de tête, un ventre mou et un ensemble d’équipe faiblarde constituent la fin du classement se dégage. La tendance née au début de saison s’accentue après une vingtaine de journées et se confirme en toute fin de saison. Rares sont les équipes qui produisent des remontées spectaculaires après un mauvais début de saison – Werder Breme cette saison -, il en va de même dans le sens inverse.

Le ventre mou

C’est la partie la plus intéressante à observer. Le ventre mou englobe les équipes qui se situent entre la sixième et la quatorzième place dans un championnat à vingt équipes. La plupart des formations alignent les mêmes statistiques.  Une douzaine de victoires pour autant de défaites et de matches nuls en moyenne.

La Bundesliga est un cas d’école. C’est un phénomène observé depuis de longues années. Aucune des équipes du ventre mou n’est incapable de produire une saison avec une période qui coïncide avec une série positive.

Une formation réalise un championnat convenable, mais au court de l’hiver elle produit une succession de victoires en gagnant trois rencontres d’affilée et en restant invaincu durant plusieurs rencontres. Cette logique qui arrive souvent dans la plupart des championnats semble impossible en Bundesliga.

Les équipes qui occupent le ventre mou de la Bundesliga sont soumises en matière de résultats à des pics de forme étrange. On constate une trentaine de résultats avec des scores renversants sur le dernier exercice qui prête à interrogation. Certains pensent que c’est dû au jeu développé par les équipes de la Bundesliga, un constat dénué de toute forme de réflexion.

On peut passer à travers une rencontre, mal négocier son affaire, mais quand ce type de contre-performance deviennent répétitives et sur de telles marques, on est en droit de se poser des questions. La position du Bayern, club du pouvoir et de l’établissement politico-économique de Bavière, engendre une léthargie aux niveaux des institutions du pays, il n’y a aucune volonté des autorités locales de s’attaquer à la possibilité que le championnat de DI soit soumis à des irrégularités en cascades.

Regard de l’extérieur

Posez la question, s’apparente à un exercice de haute voltige, car le football allemand jouit rien que dans l’hexagone d’une aura que rien ne doit remettre en cause. Nous sommes face à l’exemple allemand, certains n’en ont toujours pas fini avec certaines croyances…