Apport positif par Armando Ronca

La rénovation d’enceinte sportive est un thème constant…

On ne compte plus les arènes dédiées à la pratique du sport qui subissent, après des années d’activités, soit un toilettage, ou bien, une rénovation complète, quitte à changer la construction initiale.

Dans ce domaine, le stade San Siro de Milan, est un exemple, fort intéressant. Édifié en 1926, le stade subit quelques améliorations en 1934 en vue du Mondial qui a lieu en Italie. Milan fait partie des villes sélectionnées pour l’occasion. Construit à l’initiative du propriétaire du club de Milan, Piero Pirelli, le stade est acquis, quelques années plus tard, par la municipalité de Milan. En 1940, le stade est soumis à une véritable rénovation, avec l’installation de quart de virage, qui ferme l’enceinte, et une nouvelle façade est aménagée. La capacité du stade affiche désormais plus de 50 000 mille places.

En 1946, le club de l’Inter de Milan quitte le stade de l’Arena Civica et rejoint le Milan dans son fief de San Siro. Les autorités de la ville de Milan s’interrogent sur l’extension en matière de contenance du stade San Siro. L’idée est laissée de côté, puis revient sur le devant de la scène quelques années après. C’est une époque, ou plusieurs grandes villes se dotent de nouveaux équipements pour la pratique du sport, dont le football.

Le maire de la cité lombarde, Antonio Greppi, lance le projet d’extension du San Siro. Les administrateurs de la ville mettent un cahier des charges à l’adresse de quelques architectes. Parmi eux, figure Armando Ronca, un architecte de renom.

Né en 1901 à Vérone, Armando Ronca, est un jeune passionné d’architecture au point d’en faire sa profession. Il bouillonne d’idée et réalise ses premières constructions dans le sud du Tyrol. Bolzano et Merano sont ses terrains de chasse. Il réalise un nombre conséquent d’édifices, de maisons et d’immeubles d’habitation.  Avec le cahier des charges exigé par la mairie de Milan, Ronca se lance dans un projet d’une grande envergure. 

Rapidement, Armando Ronca passe en revue la totalité des arènes de grande envergure construites ses quinze dernières années. Il est influencé par la réalisation du stade De Kuip de Rotterdam. Si Ronca opte dès le départ pour la réalisation d’un second anneau, voire un troisième, il laisse de côté l’idée de concevoir des constructions similaires en matière d’accès tel que celle du De Kuip. La présence de l’hippodrome qui côtoie le San Siro réduit considérablement l’espace entre les deux édifices, et pose un problème à Ronca.

Armando Ronca n’hésite pas longtemps. Il opte pour une construction dépouillée et légère. Il dessine un projet qui comprend, quatre-vingt-huit nervures reliées par un ensemble de passerelles, l’ensemble recouvert de gradins. Cet ajout est adossé à la structure initiale. Pour l’évacuation, Ronca tient compte du manque d’espace et se prononce pour l’ajout de rampes qui donne accès au second niveau, collé aux nervures.

Ronca fait appel à un ingénieur qu’il connaît, Ferruccio Calzolari. Les deux hommes passent en revue la possibilité d’une arène à deux et trois niveaux.   Après bien des études, Ronca et Calzolari comprennent que la réalisation en fonction du dessin imaginée pour une arène à trois niveaux pose un nombre de problèmes incalculable et risque de fragiliser l’ensemble de la construction.

La mairie qui avait lancé l’idée d’une arène d’une contenance de 100 000 personnes, modifie ses plans et opte pour un stade d’une contenance de 75 000 places. Dès lors, Ronca et Calzolari, se concentrent sur le projet à deux niveaux. Le travail de Ronca et Calzolari est validé par les autorités de la ville de Milan. Les travaux commencent vers la fin de 1953 et se terminent deux ans plus tard. L’ensemble est d’une grande beauté.

 

La deuxième grande rénovation de l’arène milanaise intervient juste avant le mondial 90. La modification du San Siro est confiée aux architectes Giancarlo Ragazzi et Enrico Hoffer et aux ingénieurs Leo Finzi et Edoardo Nova. De nouvelles extensions en matière de gradins sont ajoutées. Onze tours qui donnent accès aux tribunes sont installés et supportent l’ajout de gradins et la structure préfabriqué qui forme la toiture.

D’apparence impressionnante, la rénovation est complètement ratée. L’ensemble donne une construction obèse, lourde qui écrase la construction originale. La toiture en treillis métallique et translucide, la lumière ne passe pas, est inadapté à la construction de base et vieillit profondément l’aspect général de l’arène. L’ensemble est un concentré d’erreur.

Il n’est jamais aisé pour un architecte de s’attaquer à la rénovation d’une construction consacrée à la pratique sportive. C’est plus qu’un défi. La rénovation imaginée et réalisé par Ronca et Calzolari reste une grande réussite, on ne peut en dire autant de celle produite par Ragazzi et Hoffer.