Jacqueline Evans, une femme dans la course
Il y a foule au départ de la IV Carrera Panamericana en ce mois de novembre 1953 à Tuxtla Gutiérrez au Mexique. Tous les candidats inscris pour la course son arrivée depuis quelques jours dans la cité proche de la frontière avec les États-Unis.
Parmi les concurrents se trouve une femme. Elle n’est pas une inconnue pour la population mexicaine, car Jacqueline Evans de Lopez est une grande vedette du grand écran en terre aztèque.
Au volant d’une Porsche 356 de couleur blanche ornée d’un portrait géant dédié à Evita Perón, Jacqueline Evans de Lopez s’est fixée de faire de son mieux au milieu de grands champions en s’alignant dans l’épreuve la plus difficile en matière de course automobile au monde. Douze mois auparavant, son aventure au volant d’une Chrysler Saratoga s’est soldée par un abandon, au tout début de la course.
Née en Angleterre en 1915, Jacqueline, passe son enfance du côté d’Isligton, à Londres. Adulte elle fréquente les planches de théâtre et tourne dans quelques films en tenant des rôles mineurs. En 1946, elle traverse l’Atlantique et elle bifurque vers le Mexique. Sur place elle rencontre l’amour en la personne d’un des plus célèbres toreros de l’époque, Fernando López alias “El Torero de Canela”. Jacqueline Evans commence à tourner dans des comédies légères et connait le succès.
Passionné de course automobile Jacqueline Evans ne perd jamais l’occasion d’assister à des meetings aux Etats-Unis quand elle se rend à Hollywood. Entre deux tournages, elle s’initie au pilotage en compagnie de professionnel.
Le plateau de la Carrera Panamericana est composé pour moitié par des grands coureurs et des marques de prestige qui amène plusieurs voitures, certaines étant préparé et aligné par des écuries privées, et de pilotes amateurs en quête d’aventure.
Après la première journée de course, Jacqueline Evans déchante. Partie au volant de sa Porsche en solitaire, elle refuse d’être assistée par un mécanicien, elle rencontre un problème technique durant la première étape. Elle perd beaucoup de temps à réparer une panne, enfin, elle fait preuve de prudence au volant et ne cherche pas à aller le plus vite possible. Elle est contrainte à l’abandon.
En fait, Jacqueline Evans ne possède aucune expérience des épreuves disputées sur des routes nationales. Le tracé de la Panamericana est complexe, difficile, dangereux. Pour Jacqueline Evans, c’est une découverte qui tranche avec les circuits fermés.
Horrifié par sa maigre prestation, elle remet ça l’année suivante. Cette fois la comédienne se prépare en faisant des reconnaissances. Au volant de sa Porsche 356 de l’année précédente, elle se lance dans l’aventure.
Cette fois, les choses se passent mieux. Jacqueline Evans s’accroche et participe aux huit étapes de la course. Cependant, elle est victime d’incidents mécaniques lors de la dernière journée. Handicapée, elle franchit la ligne d’arrivée, mais en étant hors délais. En fonction des règlements, la comédienne est disqualifiée. Peu importe le résultat, Jacqueline Evans qui avait dû avaler certaines moqueries à son encontre suite à sa première tentative dans la Panamericana à gagner le respect de certains pilotes de renom durant ses quelques jours de course.
La saison suivante, Jacqueline Evans ne participe pas à la Panamericana. L’épreuve à été interdite par les autorités mexicaines. La course étant jugée trop dangereuse du fait des nombreux décès parmi les concurrents et les spectateurs indisciplinés au bord des routes…